7 mai
2025
Rédigé par
Louise McNutt
Durée
x
min
Vous pensez quela technologie numérique est purement virtuelle ? Détrompez-vous. Qu'il s'agisse de visionner des vidéos ou d'envoyer des courriels, nos actions en ligne laissent une empreinte écologique bien réelle, qui s'accroît rapidement.
Si l'internet était un pays, son empreinte carbone serait deux à trois fois plus importante que celle de la France.
[Source : GreenIT.fr]
C'est dire l'importance de l'impact environnemental de la technologie numérique.
Dans cet article, nous allons faire le point sur la question :
Nous dépendons d'outils numériques pour tout :travail à distance, achats en ligne, vidéo en continu et stockage dans le nuage. Bien que pratiques, ces technologies dépendent d'une infrastructure physique massive qui consomme de l'énergie, de l'eau et des matières premières.
Selon Frédéric Bordage (auteur de Vers la sobriété numérique), l'écosystème numérique mondial comprend
Cette infrastructure se développe à un rythme effréné - elledevrait être multipliée par cinq entre 2010 et 2025 - etcette croissance s'accompagne d'un coût environnemental important.
Malgré son langage éthéré (numérisation, nuage, réalité virtuelle, etc.), la technologie numérique a des implications physiques et il est donc logique qu'elle ait des conséquences pour la planète et les êtres humains.
Pour mesurer l'impact environnemental de la technologie numérique, il faut prendre en compte tous les effets du cycle de vie d'un produit numérique :
Cet impact écologique, également connu sous le nom de pollution numérique, comprend les éléments suivants :
La technologie numérique est responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
La part des technologies numériques dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre est en forte augmentation et pourrait doubler d'ici 2025 pour atteindre 8 % selon le projet Shift sur l'impact environnemental de la technologie numérique et du déploiement de la 5G.
Il est devenu plus crucial que jamais pour tous les acteurs du numérique et leurs utilisateurs de se pencher sur cette question et d'explorer des solutions pour réduire leur empreinte numérique.
Il s'agit d'évoluer vers une plus grande sobriété dans notre utilisation de la technologie numérique : c'est l'objectif de la sobriété numérique, notamment par le biais de pratiques durables adaptées aux entreprises mondiales et aux organisations de toutes tailles. Pour vous mettre au courant, nous avons voulu examiner la situation dans son ensemble afin de mieux comprendre l'impact de notre utilisation et de notre consommation numériques, ainsi que les moyens de commencer à agir.
Des études et des recherches approfondies ont été menées dans ce domaine, sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour rédiger cet article. Cependant, si ces chiffres peuvent aider à saisir la globalité du problème et à s'approprier les enjeux, ils sont relatifs et doivent être nuancés.
En effet, il est difficile d'obtenir des données permettant de quantifier le nombre d'appareils en fonctionnement, par exemple. Les estimations utilisées ci-dessous proviennent du site Greenit.fr Empreinte environnementale du monde numérique. Elles sont basées sur une analyse de l'inventaire du cycle de vie à partir des chiffres de vente et de durée de vie et de la collecte de données auprès d'entreprises publiques et privées.
Pour comprendre plus en détail les différentes sources de pollution numérique, nous avons utilisé les différentes catégories d'équipements numériques répertoriées par Greenit.fr :
Des objets ingénieusement conçus, légers, pratiques et performants... qui cachent en réalité une tout autre réalité. Avant d'atterrir dans nos poches ou sur nos bureaux, nos smartphones, ordinateurs portables et autres terminaux numériques ont parcouru des milliers de kilomètres !
Ils ont commencé dans les mines (extraction des des terres rares pour leurs composants), puis ont été assemblés dans un autre coin de la planète), puis ont été assemblés dans un autre coin de la planète et enfin transportés et distribués jusqu'à leur point de vente final. Tout cela nécessite une quantité importante de matériaux et de combustibles fossiles.
Voici quelques chiffres concernant les smartphones [selon l ADEME] :
Quelques chiffres pour les ordinateurs portables :
Selon le modèle, la fabrication et le transport d'un ordinateur portable émettent entre 160 et 480 kg de CO2, sans compter son utilisation. La fabrication d'un ordinateur portable nécessite près de 600 kg de matériaux.
Selon l'ADEME, les équipements numériques représentent 47% desémissions de gaz à effet de serre du secteur et leur processus de fabrication est le plus impactant, plus que leur utilisation. Un secteur qui fait tout dans le numérique, mais dont les besoins en matériaux et en énergie sont gigantesques !
Saviez-vous que 99 % des données internet transitent par des câbles sous-marins, et non par des satellites ?
Non, l'internet ne flotte pas dans l'air ! Nous ne pouvons nous connecter à internet que grâce à un vaste réseau de câbles sous-marins. Ce réseau invisible enfoui dans les profondeurs des océans et des mers du monde représente des millions de kilomètres (le plus long câble s'étend sur près de 20 000 km !).
99% des communications et des échanges de données entre les continents passent par ces câbles sous-marins (et seulement 1% par satellite), qui couvrent de très longues distances. Prenons l'exemple d'un courriel : ce courriel parcourt en moyenne 15 000 km entre le lieu où il a été envoyé et le centre de données qui héberge sa boîte aux lettres !
Pour visualiser et comprendre l'ensemble de l'infrastructure réseau utilisée pour transporter toutes les données sur l'internet, le site web submarinecablemap.com est une ressource captivante.
Qu'il s'agisse de leur fabrication, de leur transport, de leur installation ou de leur entretien, tous ces équipements ont forcément un impact sur l'environnement. Les câbles sont posés au fond des océans par des navires câbliers, qui consomment de grandes quantités d'énergie.
Selon l'ADEME, l'ensemble de ces câbles dans les infrastructures de réseaux représente 28% des émissions de gaz à effet de serre générées par nos usages du numérique.
Les centres de données sont d'immenses bâtiments, comme des hangars, qui sont des centres de traitement et de stockage de données situés dans le monde entier. Plus précisément, ils abritent des micro-ordinateurs et des disques durs dans de grandes armoires à tiroirs qui stockent de très gros volumes de données: courriers électroniques, photos, vidéos, jeux, données d'entreprise, etc. En cas de défaillance matérielle, les informations sont copiées sur plusieurs disques durs, afin d'en assurer la sauvegarde.
Ces installations occupent des surfaces très importantes (le plus grand centre de données au monde, en Chine, a une surface de 1 million de mètres carrés !) et nécessitent des ressources considérables pour leur construction et leur fonctionnement, l'électricité et les systèmes de refroidissement.
Les centres de données alimentent tout, de Netflix aux documents en ligne de votre entreprise.
Souvent désignés comme les principaux responsables de l'impact du numérique, les centres de données ne représentent finalement que 25 % des émissions de gaz à effet de serre du numérique (toujours selon l'ADEME).
L'empreinte écologique numérique - à l'échelle mondiale
En 2019, à l'échelle mondiale, la technologie numérique a représenté.. :
L'empreinte numérique mondiale comparée à l'empreinte humaine mondiale (phase de fabrication du terminal - phase de fabrication de tous les équipements) est la suivante :
[Source : Quelle est l'empreinte environnementale du numérique en France ?, GreenIT.fr]
En 2020, en France, le numérique représentera :
☝️ En France, la consommation d'énergie pendant la phase d'utilisation (de la livraison de l'équipement à son élimination) est moins intensive en carbone que dans le reste du monde. D'où les différences d'impacts entre les phases de fabrication et d'utilisation.
En 2020, l'empreinte numérique française rapportée à l'empreinte carbone totale de la France (phase de fabrication du terminal - phase de fabrication de l'ensemble des équipements) était la suivante :
[Source : Quelle est l'empreinte environnementale du numérique en France ?, GreenIT.fr]
L'utilisation du numérique continue d'augmenter, en grande partie grâce à la consommation de vidéos en ligne. Selon une étude de Sandvine, le streaming vidéo représentera près de 54 % du trafic internet mondial sur les réseaux de communication en 2021. Des plateformes telles que Netflix, YouTube et Amazon Prime Video dominent le secteur, représentant plus de la moitié du trafic total de streaming dans le monde (source : Statista).
En outre, les téléchargements PlayStation représentent 2,7 % du trafic mondial. Pour mettre les choses en perspective, le téléchargement de 100 Go de données équivaut à peu près à 14 heures de vidéo 4K en streaming.
Comme le souligne l'Arcep dans son rapport sur l'état de l'internet en France, "lescontenus vidéo sont également présents dans différentes catégories de trafic, notamment les médias sociaux (12,69% du trafic global), les jeux en ligne (5,67%) et les plateformes de messagerie comme WhatsApp, Zoom, Microsoft Teams et Messenger (5,35%)".
Le rapport décrit de multiples sources de consommation vidéo, notamment la diffusion en direct ou linéaire, la télévision de rattrapage, la vidéo à la demande par abonnement (SVOD), la vidéo sur les médias sociaux, les appels vidéo via la messagerie instantanée et l'utilisation généralisée de la publicité vidéo.
En 2022, le streaming vidéo a continué à dominer l'utilisation mondiale des données sur l'internet.
Et en termes d'impact ? La vidéo consomme beaucoup d'énergie, car la taille des fichiers visionnés contient beaucoup plus de données numériques qu'une photo : cela nécessite plus d'énergie pour les stocker sur les serveurs. Sans compter que la plupart des vidéos en ligne sont désormais en haute définition, ce qui les rend encore plus volumineuses.
La diffusion de vidéos en ligne a un impact significatif sur l'environnement. Actuellement, la consommation de vidéos représente près de 80 % de l'utilisation totale de la bande passante de l'internet. Au niveau mondial, les services de streaming vidéo émettent environ 300 millions de tonnes de CO₂ par an. Ce niveau de pollution numérique correspond à l'empreinte carbone de l'Espagne et contribue à près de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Les plateformes de vidéo à la demande (VOD) telles que Netflix et Amazon Prime Video génèrent à elles seules des émissions similaires à celles du Chili. La demande croissante de données vidéo nécessite beaucoup d'énergie, les combustibles fossiles représentant encore 85 % du bouquet énergétique mondial en 2018. Ces chiffres soulignent la nécessité urgente de s'attaquer au coût environnemental du streaming vidéo.
Chez Wedia, nous prônons la sobriété numérique, en contribuant à réduire l'impact numérique de notre travail et de celui de nos clients. Cela signifie faire des choix numériques conscients et respectueux de l'environnement et encourager la modération lors de la production ou de la consommation de contenu numérique.
Notre objectif n'est pas de prêcher, mais de collaborer avec les entreprises et les spécialistes du marketing pour minimiser leur empreinte carbone numérique grâce à des mesures pratiques. En adoptant un état d'esprit de durabilité numérique, nous pouvons collectivement faire la différence.
Vous pouvez prendre de petites mesures pour vivre de manière plus durable dans le monde numérique. Voici quelques conseils pratiques pour commencer dès aujourd'hui :
Les entreprises peuvent réduire considérablement leur empreinte carbone numérique grâce à des solutions telles que le système de gestion des actifs numériques (DAM) de Wedia. Un système de DAM permet de rationaliser le stockage des contenus, de réduire les déchets numériques et d'améliorer l'efficacité du marketing. En optimisant la façon dont les équipes créent et gèrent les fichiers numériques, les entreprises peuvent s'aligner sur leurs objectifs en matière de pratiques numériques respectueuses de l'environnement.
Réservez une démonstration dès aujourd'hui et découvrez la solution DAM de Wedia
L'impact environnemental de la technologie numérique est indéniable, mais il est gérable grâce à une meilleure prise de conscience et à des actions intentionnelles. Les entreprises comme les particuliers ont le pouvoir de réduire leur empreinte numérique et d'ouvrir la voie à un avenir numérique durable et à faible impact.
🌱 F aites le prochain pas vers la durabilité numérique dès aujourd'hui en choisissant des habitudes en ligne plus intelligentes et plus responsables. Ensemble, nous pouvons faire des choix numériques conscients qui profitent à la fois à l'environnement et aux générations futures.